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118 mémoires de pierre de L'estoile.
secondé, on tient qu'il s'en fust fait maistre, et l'eust remise comme il avoit desseingné en l'obeissance de la Ligue. Mais les soldats de la garnison, conduits et assistés de la valeur de M. de VicqCO leur general et gouverneur, venans à se reconnoistre, chargèrent si vivement ceux qui estoient entrés et s'estoient séparés pour butiner, et leur maistre d'autre costé qui vouloit prendre La Raverie avec Saint-Denis, qu'ils furent contraints de tourner le dos et se mettre en fuite, abandonnant leur chef, qui y laissa ce jour les bottes et la vie, au grand regret de tous les ligueus, joie et contentement de tous les gens de bien : car il est assez verifié que si son entreprise eust réussi, il eust fait au retour une Saint Berthelemy à Paris de tous les plus apparans et signalés politiques qu'on apellé; et eust sacrifié à l'Union les ames de tous ceux qui estoient suspects de tenir ou adhérer tant soit peu au parti du Roy, qu'il appeloit le parti du Bearnois; et exposé par mesme moïen au sac et au pillage les meilleures maisons de Paris, qui en estoient toutes suspectes, à cause des biens et de Tar-' gent qu'il y avoit dedans. U l'avoit ainsi promis et juré aux Seize, desquels il s'estoit fait chef, et avec lesquels il avoit souppé le jour de devant en une certaine maison de Paris, où au sortir de la table, en signe d'os-tage et d'amitié, il heut à eux tous, disant ces mots : « Messieurs, voilà le dix-septiesme qui va boire aux « Seize. » Ce qu'on a sceu d'un de la confrairie.
Les nouvelles en aiant esté portees au Roy, il se jetta tout aussi tost à genoux;et dressant les yeux et les mains vers le ciel, fist tout haut une fort belle et ar-
(0 iV. it riey ; fr*ir de Médéric de Vicq, qui Ait garde des sceaux «ou* Loua nu.
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